lundi 23 février 2009

Kitty, Daisy & Lewis - Elvis est une fille (et elle a le Diable au corps) !

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Souvenez-vous : il y a un peu moins d’un an, à l’occasion d’une chronique du sympathique album des mésestimés Vincent Vincent & The Villains, je vous promettais un revival rockabilly pour les mois à venir. Nous y sommes. Kitty, Daisy & Lewis s’inscrivent plus qu’aucun autre dans cette lignée avec ce premier album qu’on avait un peu loupé lors de sa parution vinyle en juillet et qui avait glissé en dessous de la pile en décembre. Un véritable tort, bien entendu, tant cette livraison de vingt-neuf minutes est efficace, groovy et rafraichissante.

Soyons honnêtes cependant : si vous n’aimez pas les vieux trucs, si vous n’avez jamais farfouillé dans la discothèque de vos parents (voire même de vos grands-parents si vous êtes ados…) et si le fétichisme d’un Jack White vous semble complètement réactionnaire, il y a de fortes chances pour que l’extrême jeunesse de ce trio (16 ans et demi de moyenne d’âge) ne soit pas un argument de vente suffisant à vos yeux. Directement pressé en trente-trois tours (on regrettera d’ailleurs de ne pas avoir pu y jeter une oreille) avant d’être rebasculé en cd, enregistré sur huit pistes dans la maison familiale et uniquement composé de reprises de standards country, R&B et rockabilly… leur second opus éponyme a avouons-le plus de chance de séduire les vieux rockers que les jeunes gens de leur génération (et même sans doute de la génération d’avant) tant il est farouchement rétro et délibérément hors normes. Pour vous dire : le premier titre, "Going Up to the Country", date de 1969… et c’est le plus récent du lot.

On aurait tort cependant de résumer la fratrie Durham à leur âge ou leurs influences, car la seule nouveauté proposée par ces étonnants enfants de la balle est de taille : ces chansons autrefois connues pour leur virile sauvagerie à une époque où les femmes ne rockaient (quasi) pas sont désormais interprétées par… une adolescente de 15 ans ! Un argument de taille tant Kitty, déchainée, parvient par la grâce d’une voix « franklinnienne » en diable à injecter séduction et sensualité dans un répertoire pour le moins masculin ("Ooo Wee", "Mean Son of A Gun").

Derrière, le groupe assure, la cabane en bois étant avant tout tenue par le grand-frère Lewis et le papa producteur (qui en bon monomaniaques prennent un plaisir évident à lister leur matos deux fois vintage dans les notes de pochettes), tandis que Daisy change d’instrument toutes les deux chansons et que les trois loustics, dans l’ensemble, épatent par leur maîtrise (multi) instrumentale.

Alors certes, on reste dans un domaine extrêmement codifié et ciblé et bien sûr, il ne s’agit que de reprises. Difficile pourtant de ne pas tomber sous le charme de cette version de "Hillbilly Music", difficile de résister à l’efficacité des deux compositions originales ("Buggin’ Blues" et surtout l’excellente "Swinging Hawaii") et impossible de ne pas fondre devant ces gosses constituant l’antithèse des insupportables Jonas Brothers. Quitte à risquer des poursuites, osons le dire : ces trois ados viennent de signer le disque de R&B le plus sexy et urgent qu’on ait entendu depuis des lustres. Pour un peu que le business ne les dévore pas tout crus, tous les espoirs sont permis pour la suite.


👍👍 Kitty, Daisy & Lewis 
Kitty Daisy & Lewis | Sunday Best, 2008

2 commentaires:

  1. J'ai écouté quelques titres, c'est en effet très "frais", et cela rappelle de très bons souvenirs.

    BBB.

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